De quelles couleurs sommes-nous faits ?

Des sans-papiers, entassés jusque dans les couloirs d’une ancienne banque, se préparent à être expulsés. Eve accueille des jeunes afghans déracinés par l’exode. De quelles couleurs sommes-nous faits ? est un film témoin de la difficulté d’être un immigré sur le sol français et interroge sur la rencontre avec l’autre comme unique passerelle vers une intégration dans notre société.

À l’origine du film, il y a cette citation de l’écrivain Patrick Chamoiseau :

« Les poètes déclarent que le racisme, la xénophobie, l’indifférence à l’autre qui vient qui passe qui souffre et qui appelle sont des indécences qui dans l’histoire des hommes n’ont ouvert la voie qu’aux exterminations, et donc que ne pas accueillir, même pour de bonnes raisons, celui qui vient qui passe qui souffre et qui appelle est un acte criminel. »

De quelles couleurs sommes-nous faits ? est un documentaire à la recherche du lien qui peut unir des individus de cultures différentes et de mondes en apparence opposés.

A travers une série de portraits, nous découvrons des êtres humains qui n’ont de cesse de croire en un avenir possible. De la survie au quotidien à l’angoisse de se retrouver à la rue, Lamine, Malcolm ou Jean-Jacques racontent avec pudeur leurs parcours, leurs attentes et leurs espoirs. De son côté Majid apprend lentement le français qu’il dorme dans un squat ou dans un carton posé à même le sol de la rue.

Eve, elle, parle de sa relation avec des immigrés afghans. Son quotidien a basculé le jour où elle aperçoit de sa fenêtre un groupe s’installer sur la place de la République pour y dormir. Le choc que provoque cet afflux de réfugiés bouleverse sa vie. Dorénavant, elle va passer une grande partie de son temps à les aider. C’est à cette occasion qu’elle croise la route d’Ali avec qui elle noue petit à petit une relation d’amitié très forte. Elle l’héberge et le soutient pendant plusieurs mois avant de découvrir sa folie, avant qu’il ne décide de se suicider. Loin d’être découragée par ce drame, elle continue inlassablement d’accueillir dans son appartement parisien des jeunes déracinés par l’exode. Sa présence rassurante, les incitent à se confier devant la caméra.

Une fois sur le sol français, nombreux sont les immigrés livrés à eux-mêmes. Certains n’hésitent pas à squatter des immeubles de bureaux abandonnés pour se mettre à l’abri. Dans le plus grand squat de Toulouse, des centaines de sans-papiers ou de personnes en cours de régularisation s’entassent jusque dans les couloirs. A l’exemple de Raoul, ils s’organisent pour passe l’hiver et se préparer à une expulsion au printemps. Trouver de la nourriture, gérer les conflits inter ethniques, se réunir autour d’une table avec des bénévoles, préparer une manifestation devant la préfecture ou accueillir une délégation du Haut-commissariat aux réfugiés : toutes ces activités rythment l’attente très longue des décisions administratives qui octroieront ou non un statut de réfugié à un petit nombre d’entre eux.

Mais le plus difficile reste de trouver des interlocuteurs pour échanger et échapper à l’isolement. Trop rare sont ceux qui acceptent d’entrer dans un squat. Le plus souvent l’aide extérieure se résume à quelques personnes.

De quelles couleurs sommes-nous faits ? raconte la douleur du départ, l’absence des proches, la déchirure liée au déracinement. Il interroge sur la rencontre de l’autre comme unique passerelle vers une intégration dans notre société.

Un film écrit et réalisé par Romuald Vuillemin

montage avec les conseils précieux de Nathalie Matheu

montage son Jeanne Grivelet

mixage Louis Deurre

Dialogues en anglais Lune Vuillemin

Productrice exécutive Viviane Binder

Pour tous renseignements, achat du film et/où organisation de projection contact par mail : anemponem@gmail.com


Anem Ponem Productions
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